La mort d'un géant
Le voici à l’automne dernier dans sa splendeur.
Hélas, il était malade. Je ne l’ai appris que ce matin quand j’ai vu les hommes à l’œuvre en face de chez moi. Le bruit des camions et de la scie a attiré mon regard. Il fait moins quatorze degrés dehors et je vois un homme debout sur la plate-forme du camion, scie à la main, en action en train d’élaguer mon arbre. Étonnée d’abord qu’en début février par ce froid, la ville procède à l’élagage de ses arbres, je reste figée devant leur action. Ho! Pourquoi coupent-t-ils les grosses branches ? Avant que je pense à aller chercher mon Ipad pour une photo, l’homme avait fini de couper les branches, il ne restait qu’un tronc dénudé.
C’était un érable de Norvège et d’après ma recherche, la plupart sont malades, surtout ceux rendus en fin de vie. Des arbres plantés il y a une quarantaine d’année.
Les arbres sélectionnés sont malades, fragiles ou dangereux pour la sécurité publique. Les coupes s’effectueront en deux phases. Une première série de 115 arbres seront abattus d’ici la fin juin et les feuillus restants seront déracinés avant la fin novembre.
L’abattage massif d’arbres sur l’espace public n’est pas nouveau. L’an dernier, la municipalité a aussi coupé environ 200 arbres, dont des ormes, des tilleuls, des frênes, des pins et beaucoup d’érables. Journal du quartier.
Maintenant, le paysage est nu devant moi. L’immeuble s’offre à ma vue, je me sens une*voyeuse* en regardant leurs fenêtres et ce doit être la même chose pour les résidents de cet immeuble.
Depuis cinq ans, ce bel érable faisait mon bonheur. Au printemps je le voyais renaitre avec ses jolies feuilles tendres qui tournaient au rouge au fur et à mesure que la saison avançait. A l’été les enfants de la garderie voisine en route vers le parc faisaient un arrêt sous son ombre, tandis qu’à l’automne ils se roulaient dans ses feuilles.
Maintenant le paysage est froid et nu dans la tristesse de l’hiver, le géant a été abattu.