Un jour, j'habiterai un jardin

Déambulant un matin de mars sur les trottoirs de Montréal, j'interroge ce qui semble à mes yeux assez banal; Le gazon des parterres mis à nu par la fonte de la neige  a laissé à découvert, un tas de détritus  hétéroclites, dont je me mets à faire l'inventaire à la Prévert !

Un bouton, une vieille chaussette

deux cartons d'allumettes

trois emballages vises de cigarettes

Quatre enveloppes de gomme  à mâcher

Un sac d'ordure  dégoulinant

Deux enveloppes vides de chips

Trois «gratteux« de Loto Québec

Quatre correspondances  d'autobus

Une page du journal de Montréal

Deux plumes de corneille

Trois crottes de chien

Quatre bouteilles  d'eau encore gelées

Mes deux cent mètres de trottoir

sont une rallonge de dépotoir

Maintenant que j'en ai fait l'inventaire

Je peux en envoyer la photo à notre maire

Qui a promis de faire de notre ville un grand jardin !

Blandine Meil  

Comments

[ELISABETH]

Ta photo est bien plus belle que ce que tu débites dans ton inventaire à la Prévert. Si tu voyais ce qui se passe dans certaines banlieues de villes ! On dirait que les gens le font exprès ! Nous n'avons pas été éduqués comme eux.

[CathyRose]

Et bien ça fait écho à la photo que je viens de voir sur le blog d'une copinaute ... une plage du sud-ouest après les grandes marées, je pense que l'inventaire aurait pu être le même ! C'est dommage, si chaque personne se sentait un peu responsable tout serait tellement plus simple !

Bon dimanche, bisous !

Cathy

[Boule et Jo]

Eh oui, chère Blandine, j'ai très hâte. Déjà que ce sera moins froid. Bisous

[Boule et Jo]

J'aime beaucoup ton texte, j'y ai retrouvé les images de mes premières promenades printanières. Bisous

[Ceriseviolette]

Je crois que les gens aiment vivre dans des poubelles , y compris sur leurs lieux de pique-nique . Ton inventaire c'est de la poésie mais pas les objets sales ! :)



Bises