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Pour que l'histoire vive
1 juin 2014

Tro ar bed! à la rencontre des bretons expatriés

 

bienvenue

 

 

 

À l'été 2000, j'ai eu le bonheur de recevoir un breton : Guy bescond , parti faire le tour du monde  avec sa cornemuse,  à la rencontre des bretons expatriés.

C'est par l'entremise du tout premier site «An tour tan» qu'il venait de créer que nous avons établi un premier contact. J'étais dans mes débuts d'internet,je ne savais donc pas trop à quoi je répondais en remplissant le questionnaire demandé avec ses 20 questions au moins.  Pourquoi nous sommes partis? Depuis combien de temps? Qu'avons-nous fait depuis? Et la bretagne dans tout ça?

Bref, je l'ai suivi  dans son tro ar bed par Internet dans tous ses pays visités, et un jour il arrive avec son caméraman et surtout sa cornenuse  qui a tant intrigué mes enfants, car ça ne coure pas les rues à Montréal.

Il a donc tourné une séquence de son film où j'apparaissais durant ses 2 jours.

Le film a paru en France à son retour, dont une première a eu lieu à Beuzek dont il est originaire. Il s'intitule «Là-bas plus près d'ici».

Quand un breton arrive à Montréal, toute la communauté bretonne est au courant, surtout quand il se promène avec sa cornemuse.  C'est pourquoi je vous copie, sa version de son séjour à Montréal et à Québec où il a rencontré des bretons exilés depuis longtemps ou de fraiche date.

Son texte est très intéressant par sa vision de Montréal et Québec .

Vous pouvez trouver tout son périple dans les archives d'«An tour tan», bien conservé dans les dernières lignes de la première page. Complètement en bas en tout petit caractère « archives tro ar bed». Il y a des images magnifiques .

Bien plus belles que celles que les miennes.

La première en haut montre les décorations que j'avais faites dans mon entrée, et la seconde  ce sont les filles autour de la fameuse cornemuse. Chacune l'a essayé. La dernière c'est le mot de «bienvenue» en français et en breton.

Bonne lecture à tous.

Blandine

  

 

Le ciel   est gris lorsque j'arrive à Montréal. Il est à peine 6 heures du matin. Il a   plu toute la nuit. La chaussée est encore humide et les affiches du festival   " juste pour rire " semblent être en décalage avec cette arrivée.   Mais comme toujours, j'évite de me fier à ma première impression. Après un   petit café, j'appelle Christophe qui n'est autre que mon cousin. Il vit à   Montréal depuis maintenant plus de trois ans et travaille comme chercheur   dans un laboratoire d'ultrason à l'école polytechnique. Tout un monde... Ce   qui le plaît le plus au Québec, c'est sans aucun doute la pêche. Il est un   vrai passionné. Et les nombreux lacs et rivières du Québec lui rendent ce   vaste territoire tel un paradis. C'est en compagnie de Nathalie, sa "   blonde " (expression typiquement québécoise pour " copine ")   qu'il vient me chercher pour un petit déjeuner très copieux. Dès le premier   matin, je goûte au fameux sirop d'érable sur les pan cakes. Délicieux !
 
  L'après-midi, nous faisons une première visite de Montréal et nous nous   arrêtons au Biodôme ; juste à côté du stade olympique. C'est une bonne entrée   en matière pour avoir une bonne vue globale de l'écosystème québécois. Des   forêts sont reconstituées et vous pouvez même apercevoir des castors   construisant leur barrage.
 
  En soirée, je pars avec Christophe dans le vieux Montréal pour goûter à   l'ambiance du festival juste pour rire qui se termine aujourd'hui. Mais dès   la semaine prochaine, le festival des francofolies va s'enchaîner. Au Québec,   il faut profiter de l'été car l'hiver est ensuite très long et très froid.   Alors, les festivals s'enchaînent sans discontinuité.

Lundi 24 juillet 2000.
 
  Je pars tout seul faire une première visite de Montréal. Je voulais aussi   découvrir ces galeries souterraines immenses. Construites spécialement pour   contrer la rigueur de l'hiver, c'est véritablement une ville sous terre avec   ses rues, ses commerces... Vous pouvez marcher pendant des heures sans jamais   mettre le nez dehors ! Même si c'est très bien fait, je me demande dans   quelle mesure il est supportable de vivre enfermer si
longtemps.

Jeudi
27 juillet 2000.



C'est aujourd'hui que je rencontre Blandine, une de mes fans car elle m'a suivi
pendant tout mon périple autour du monde et elle m'envoyait régulièrement des
emails. Cette jeune dame de 75 ans est originaire de Primelin, dans le Cap
Sizun non loin de chez moi. Cela fait maintenant 50 ans qu'elle vit au Québec.
Bretonnante d'origine, elle a préparé pour moi un écriteau sur sa porte :
" Degemer mat e ma zi ". Elle habite dans l'ancien village olympique
de Montréal, sur l'avenue de Sherbrooke. Du toit de son immeuble, elle domine
toute la ville. Elle a eu cinq filles et est déjà grand-mère de nombreux petits
enfants. Un peu à la demande de ses enfants, elle a commencé à écrire son
autobiographie, en parlant surtout de ses années de jeunesse où elle explique qu'elle
trayait les vaches à la main, comment elle amidonnait les coiffes de sa mère,
qu'elle partait à l'école en sabots de bois... Depuis quelques années, elle
s'est connectée sur Internet. Elle connaît à présent la plupart des sites
internet bretons. Elle déplore d'ailleurs à ce sujet les quelques internautes
qui inondent les forums de messages totalement dépassés. Après la visite du
complexe du village olympique, Blandine m'invite à prendre le café chez elle.
Elle n'a jamais oublié sa Bretagne et voudrait bien y revenir. Mais aujourd'hui
ses enfants et ses petits-enfants vivent au Québec. Il lui est donc impossible
de quitter Montréal. Cependant, elle me fait remarquer que grâce au progrès des
télécommunications, le téléphone et aujourd'hui l'internet, la distance
Bretagne-Québec a considérablement
diminué.

 

 

 

 

 

31 Juillet2000.
 
  Blandine m'a à nouveau invité pour rencontrer sa famille quasiment au grand   complet et elle a réservé une salle au rez-de-chaussée du village olympique.   Ses filles ont été élevées en français et elles parlent avec un accent   québécois assez prononcé. Malgré cela, il leur reste quelques bribes de   breton et se rappellent de quelques gwerzioù que leur chantait Blandine   lorsqu'elles étaient petites. Yannick, l'aîné de ses petits-enfants demande   souvent aussi à sa grand-mère de lui parler en breton et de lui raconter   comment était son pays. Ce n'est pas un hasard s'il porte aujourd'hui un   T-shirt avec écrit " Breizh ". Et pourtant, lorsqu'il était plus   petit, il disait toujours à sa grand-mère que ses vieilles histoires sur la   Bretagne ne l'intéressaient pas ! Tout cela n'est pas du hasard. Grandir sans   racine est une chose sans doute bien trop difficile.
  
  Mardi 1 er Août
  
  J'accompagne une nouvelle fois Christophe à l'Ecole Polytechnique pour la   matinée. Dans l'après-midi, je pars visiter le musée d'Art Contemporain dans   le centre de Montréal. J'ai retenu une superbe rétrospective de l'artiste   québécoise Marcelle Ferron. Non seulement son oeuvre est magnifique mais son   engagement pour la vie sociale et la thérapie par l'art force le respect pour   ce petit bout de femme pleine d'énergie. En fin d'après-midi, je me rends non   loin de là à la salle Gésu où Yann Fanch kemener se produit ce soir avec le   chanteur québécois Michel Faubert. Je les retrouve en pleine répétition.   C'est avec un plaisir immense que j'écoute quelques belles gwerzioù à la   veille de mon retour en Bretagne.


   
 

 

Jeudi 3 Août 2000    .
 
  J'ai la matinée pour faire une dernière fois mon sac. Je l'ai fait et refait   des centaines de fois depuis le début de ce Tro ar Bed et il ne me faut en   général pas plus de 10 minutes pour le boucler. Mais aujourd'hui, je n'y   arrive pas. Cela fait maintenant deux heures que j'essaie de le fermer. Cela   me rappelle la veille de mon départ où j'avais presque passé une nuit blanche   à le regarder. Mais Nathalie est venue me chercher et il faut me résoudre à   fermer ce sac. Nous avons un peu de temps avant de rejoindre l'aéroport de   Mirabel et nous profitons pour déjeuner ensemble et visiter les environs de   St Sauveur, avec de superbes propriétés donnant sur les lacs, à seulement   quelques kilomètres de Montréal. Enfin, au milieu de l'après-midi, elle me   dépose à l'aéroport. L'enregistrement se fait tout de suite et commence alors   l'interminable attente. Avec un peu de retard, l'avion décolle peu avant 19   heures. En nous dirigeant vers l'est, nous laissons rapidement le soleil se   coucher derrière nous et il nous offre alors un magnifique bouquet de   lumières qui se reflètent sur les nombreux lacs du Québec.

Merci Guy pour ce beau séjour au Québec

la cornmuse

 

Blandine meil
 
 
 
 

 

 

on s'amuse IMG_0001

 

IMG

 

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Commentaires
B
C'est très intéressant de lire ce message. Tu sais très bien faire vivre ces beaux moments de ta vie. Bisous
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C
Quelle jolie rencontre ! La cornemuse rien de tel pour avoir envie de danser au fest noz !<br /> <br /> Bises
Répondre
A
il avait commençé sa tournée par chez nous avec sa cornemuse et son cameraman<br /> <br /> et a son retour nous avons étés invités a la projection de l'avant-première du film dans la salle a Beuzec . Et c'est là que j'ai vu Roland couper le beau far de GM<br /> <br /> bisous a toi <br /> <br /> Annette
Répondre
D
Juste un petit mot pour te souhaiter une bonne fête... mais j'ai oublié ma cornemuse.<br /> <br /> Mille Bisous amicaux de terre de Champagne - Daniel
Répondre
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  • Au fil de ma vie j'ai accumulé des feuilles volantes de mon histoire, de mon parcours. Il s'en trouve dans des cahiers, et depuis quelques années dans les fichiers de mon ordi. je veux les partager et ainsi faire revivre l'histoire!
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