Bonjour printemps
Tout en vert!
En ouvrant mes volets, je sus que la journée allait être superbe.
Un goéland solitaire sur le mur du jardin me regardait de ses yeux pers qui reflétaient l'onde de perse de la marée montante.
La maitresse d'école devait nous amener ce jour-là dans la vallée verdoyante du Steir. Dès que nous eûmes le feu vert, nous partîmes en chantant: « Déjà vient la brume gentil vers luisant » !
Moi qui n'a pas toujours la langue pendue mais plutôt la langue verte, je passe mes commentaires sans cesser de sucer ma menthe verte.
Dans les sentiers bordés de genêts, où quelques oiseaux cachent leurs nids, des piaillements nous tintent aux oreilles.
Regardez, nous dit Madame Fablé : Combien de teintes de vert voyez-vous d'ici?
Et, en chœur nous récitâmes: Le chêne est d'un vert foncé, tandis que la saule est d'un vert tendre presque jaune. L'ajonc de la colline brûlé par le soleil a le vert délavé presque roussi.
Toute la palette la palette de vert est là. De l'olive au pétrole, du menthol au vert de gris.
Quelques pommes non mûres, piqués par des vers pendent aux branches d'un pommier rabougri.
Les mûriers et les framboisiers se mêlent aux branches piquantes des aubépines.
Admirez ce poème qu'est la nature nous dit Madame Fablé!
Le ruisseau dans la vallée serpente à l'ombre de ce tableau qu'aucun peintre ne vivra assez longtemps afin de recevoir les billets verts qu'on tirera plus tard de ses œuvres.
Blandine Meil