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Pour que l'histoire vive
15 novembre 2013

Tour d'ivoire, tour de phrase, tour d'esprit.

4000 visiteurs! Ça vaut une satire de mon crû!

 Merci à mes fidèles et nouveaux lecteurs et lectrices.

 

montreal

 

 

Dans le quartier Hochelaga Maisonneuve à  Montréal, là où douceurs et violences se côtoient, où les usines ferment  et où les enfants ont faim, trône la plus haute tour penchée au monde.

Aux gens de ce quartier un jour, du pain et des jeux on leur a fait miroiter.

Le pain, ils l'attendent toujours et la tour, souvenir des jeux, du haut de sa grandeur, les nargue.

De chaque coin de Montréal, elle est visible. Que l'ont soit à l'angle opposé, sur les rues rectilignes qui la prolongent ; que l'on soit  en croisière sur le fleuve, en vadrouille sur les autoroutes, elle nous domine, elle est omniprésente.

Nuit et jour comme une tour de garde, elle veille! A l'approche de Noël on l'illuminera aux couleurs de cette fête.

Cadeau gratuit pour l'œil. Pourtant elle n'est pas un cadeau pour les Montréalais. Elle a englouti des tonnes et des tonnes  de béton armé; On lui a créé un tissu spécial nommé «Kevlar» pour son toit rétractable.

Que de tempêtes verbales  elle a occasionné et occasionne encore! Gouffre sans fond: Millions de billets de banque, pages et pages d'encre dans les journaux. Toit mobile? Ou toit fixe?

Cadeau grec empoisonné qui nous reste sur les bras, nous les contribuables de cette ville, après la gloire passée de l'exploit olympique pour laquelle, elle fut érigée. Aimée, adulée, contestée: les touristes du monde entier lui font l'honneur de leur première visite en notre ville.

Les Oh ! les Ah! du haut de sa hauteur, les clics des caméras immortalisant sa silhouette par tous les angles  pour la postérité; les regards envieux que lui lancent ceux qui ne font que passer sur la rue Sherbrooke; tout concoure à dire qu'elle est la plus haute tour penchée au monde.

Campanile sans cloche!  tu vas à l'encontre du calme olympien car des grondements se font entendre encore dans tes murs: Grèves, toit qui crève, parpaings qui s'effritent et la clameur de la foule s'entend dans la ville.

Cathédrale du 21ème siècle, élevée non pas à la gloire de «Dieu» mais à la gloire des «Dieux » du stade.

« Toujours plus haut, toujours plus grand».

Athéna, Héra, Zeus, êtes-vous jaloux  des Nadia, Myriam, Sylvie, Jean-Luc et autres?

Dieux ou Déesses couverts d'or hautement mérité, ce n'est pas à vous que je m'en prends, et je vous demande pardon  du haut de cette page.

Mais toi, Flavius Théodosius, pourquoi de ta vulgaire plume d'oie as-tu supprimé les concours littéraires des jeux de l'olympe en l'an 394 ? m'éliminant ainsi de la lignée des déesses du stade?

A quel stratagème devrai-je recourir? Par quel tour de phrase avec mon pilote à pointe fine arriverai-je  à renverser ta décision?

 Je me fais un cadeau! Je m'en vais de ce pas, grimper dans ma célèbre tour et avec un faisceau laser -chose inconnue de toi- en une belle envolée littéraire à ma gloire méconnue, j'écrirais  dans le ciel de Montréal: Oyez! Oyez! Les jeux sont ouverts pour les amoureux de l'écriture!

Je réparerai ainsi une injustice millénaire. Tous les profits iront aux enfants nécessiteux habitant dans le voisinage de la célèbre «Grande dame d'Hochelaga» comme l'appelle communément les gens de ce quartier.

OH! Flavius, quel beau tour de passe-passe je te joue là!

Mais... toute chose à une fin, je me vois dans mille ans d'ici, réduite à trois lignes dans «le petit Larousse» comme toi, ou peut-être à trois petits points dans un fichier d'ordinateur. Ave!

 

-Scribitur ad narratum, non ad probandum-

(On écrit pour raconter, non pour prouver)

Blandine Meil

 

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Commentaires
L
Colosse aux pieds d'argile : c'est l'expression qui me vient à l'esprit, même si je n'ose comparer Montréal et Babylone !<br /> <br /> D'un autre côté, si on ressortait les archives d'époque concernant la Tour Eiffel au moment de son achèvement, on serait effaré de constater à quel point l'aversion des Parisiens pour ce tas de ferraille défigurant était forte !<br /> <br /> <br /> <br /> Je me sentirais moins rassuré de vivre à proximité d'une centrale nucléaire que de la tour en béton et kevlar de la rue Sherbrooke, quand même...<br /> <br /> <br /> <br /> Mes plus chaleureuses pensées, kenavo
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B
Chère Blandine, merci pour ce texte un peu satirique sur les déboires du stade, je fais partie des québécoises qui passent devant la tour chaque fois que je rends visite à ma fille. J'aime beaucoup vos textes, même quand il ne s'agit pas de votre propre histoire nous vous y retrouvons très bien. Bises et amitiés
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G
Chère madame Meil, <br /> <br /> <br /> <br /> Vous n'arrêtez pas de m'impressionner...<br /> <br /> <br /> <br /> Je vous aime<br /> <br /> <br /> <br /> Gabrielle
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M
Et bien quelle envolée tu nous fais là, tu te lâches très chère Blandine j'aime ta juste et divine colère,( je ne connaissais pas l'histoire de cette tour), à l'avenir je ne pourrais plus le dire..j'ai moi-même photographié ce monument...Amitiés sincères, Anne
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C
Tu as plus d'un tour dans ton sac pour nous séduire ! Et c'est gratuit , çà ! :)<br /> <br /> Bises
Répondre
Pour que l'histoire vive
  • Au fil de ma vie j'ai accumulé des feuilles volantes de mon histoire, de mon parcours. Il s'en trouve dans des cahiers, et depuis quelques années dans les fichiers de mon ordi. je veux les partager et ainsi faire revivre l'histoire!
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