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Pour que l'histoire vive
4 octobre 2013

Montréal 7ème avenue







Tendre pays d'Armor,
Je veux te voir encor !
Pour apaiser enfin ma peine,
O vieille terre où croît le chêne
Et que mon cœur bénit,
Rend moi mon humble nid!

 

L'Université de Montréal, L'Oratoire Saint-Joseph, Les carrières à saint-Michel et le lac sur la Montagne en pleine ville.

 

university-montreal-tourisme-education

oratoire

carrières Miron

le lac sur le mont

Mon  nid, je l'ai construit  et solidement maintenant,  dans la vieille terre

d'Amérique,  tout au nord  dans le continent si froid l'hiver et si chaud l'été!

Je n'ai jamais souffert du froid car je retrouvais  le froid humide de la Bretagne, les brumes glacées de ses hivers. Très tôt  ici, les gens ont su  isoler les maisons  afin de rendre confortable la vie quotidienne.

Mais où suis-je? sur la 7 ème avenue. Et après, qu'y a-t-il? des rues, d'autres rues!

Jusqu'où vont les rues?

 Jusqu'au Mont-Royal. Une montagne au centre ville!

 Mais elle parait si près. Au printemps nous l'avons vu reverdir. Ho! les beaux arbres, beaucoup de «sapinage».  Une croix immense au sommet, illuminée la nuit, visible de loin. Sur un versant il y a les tours de l'Université de Montréal  et semblant dominer le tout un immense oratoire appelé «l'oratoire Saint- Joseph». Un but pour une promenade du dimanche, pour ses chemins verdoyants, son lac aux castors, vestige d'un volcan éteint «qui, nous dit la légende urbaine, pourrait se réveiller on ne sait quand!».

Des pèlerins du monde entier viennent à l'Oratoire prier le Saint-Frère André, humble portier d'un couvent  qui railler de tous, accueillaient des malheureux en quête de guérisons et par sa seule volonté réussit à construire  ce grand oratoire  sur la montagne , au début du dernier siècle.

 

 

http://www.saint-joseph.org/fr/le-sanctuaire/la-musique/le-carillon/

 

Cinquante-six cloches de bronze composent le carillon de l’Oratoire Saint-Joseph. Des chants sacrés aux airs de folklore, des mélodies anciennes au répertoire contemporain, les voix d’airain en mettent plein les oreilles en toutes saisons. Plusieurs fois par semaine, la musique du carillon envahit en douce la montagne et ravit à tout coup les passants.

Une note d’histoire

La fonderie Paccard d’Annecy-le-Vieux en France avait fabriqué ces cloches pour la tour Eiffel de Paris mais elles n’y ont jamais logé. C’est ainsi qu’en 1954, le carillon a été prêté à l’Oratoire Saint-Joseph à l’occasion de son 50e anniversaire. De généreux donateurs l’ont par la suite offert en cadeau au sanctuaire du mont Royal. Bien que l’art campanaire remonte au 16e siècle, le Canada ne compte que onze carillons dont un seul au Québec, celui de l’Oratoire Saint-Joseph. 

Quel bel observatoire, le sommet de cette montagne! Dans l'axe Ouest-Est on aperçoit un grand fleuve aux eaux bleues, le «Saint Laurent». Il coule jusqu'au bout de l'île, et rejoint son affluent «La rivière des Prairies» qui , elle prend sa source dans le lac «Des Deux Montagnes» à l'ouest,  encerclant ainsi la grande île de Montréal.

Dans les années cinquante, la ville de Montréal était surnommée « la ville aux cent clochers». Divisée en quartiers, subdivisés en paroisses.  Les clochers pointaient droits vers le ciel...

Ils sont moins visibles aujourd'hui  car le centre ville  s'est dotée de tours  de plus en plus hautes.

Nous habitions le quartier Saint-Michel à quelques rues de deux carrières. C'est dans l'une d'elles que mon mari a obtenu sa première «job». Deux carrières en plein Montréal.  Tout cela a disparu aujourd'hui et la ville et les constructions se sont étendus... Nous avons vu construire  des maisons  et s'aligner des rues. On entendait le samedi et le dimanche matin  le bruit des marteaux clouant  les planches de bois sur les toitures.  Tout était nouveau pour nous, les constructions de maisons  en bois recouvertes de briques rouges et même de papier brique en ces années 52/53.

Le laitier avec sa carriole et son cheval qui livrait le lait de porte en porte. Et si nous étions absent, nous mettions  la bouteille en verre à la porte avec la pièce de monnaie dedans.

Aujourd'hui on ne pourrait plus faire cela, laisser l'argent sur le seuil de porte!!

Nous avions même une carte à mettre dans la vitre de la fenêtre indiquant : lait: une pinte ou 2 pintes... Eh! oui encore une nouveauté, ce n'était pas des litres. La bouteille était d'un autre format que les bouteilles de litres que nous connaissions en France... C'était plus qu'un litre.

Et la livre de beurre ne contenait que 454 grammes. Les kilos n'ont pas lieu ici...

 

Passer du système métrique européen au système canadien était très déroutant pour nous français, habitués  à convertir des centimètres en mètres et en kilomètres en multipliant par 10, 100 ou 1000, il y a de quoi être perturbé quand il faut convertir tout ça en miles, en pieds, en pouces, et en fraction de pouces.

J'ai cherché longtemps des convertisseurs complets qui permettaient de convertir vers une mesure anglo-saxonne avec le détail en pieds, pouces, et fractions. Je n'ai jamais trouvé. Tout comme une carte du Québec à Quimper ou Pont-Croix, ce n'est pas en demande...

Alors la débrouillardise entre en jeu! S'il me faut 2m50 pour faire une robe, je demande 3 verges. Je suis sûre qu'il me restera des retailles que je saurai bien employer  pour les enfants.

Oui les enfants ! car je me suis aperçue en arrivant que j'attendais du nouveau. Bien que l'avènement d'un enfant soit un évènement heureux , c'est un fait pour moi que je n'ai plus ma famille élargie  autour de moi pour me conseiller... mes sœurs, ma mère  me manquent  terriblement en ces premiers mois. J'ai quand même un bon appui dans ma moitié, mon beau Pierre. Et nous avons vite fait des bonnes connaissances parmi nos voisins  surtout notre couple de propriétaire qui occupaient le premier étage avec leurs sept enfants. La dame me fut d'un grand secours en conseils maternels...

Ces gens étaient natifs de l'Abitibi, ( il nous a bien fallu regarder sur une carte cet endroit) région rurale et éloignée.  Venus travailler en ville ils construisirent ce duplex en y ajoutant un loyer afin d'avoir un revenu supplémentaire. Le contact avec eux fut aisé, quoique au début j'eus de la difficulté à comprendre la dame. Lui, travaillant avec le public dans une quincaillerie-épicerie avait un peu une meilleure diction. Enfin,  nous arrivions à nous comprendre et bien vite nous nous sommes aperçus qu'ils parlaient  en employant du vieux français, ainsi que quelques mots d'anglais .  Le tout devint une question d'oreille à bien saisir ce que nous entendions. Ces gens furent quand même les premiers à nous initier  au parler québécois.

Sur les calendriers, le premier jour de la semaine est le dimanche.

 

«Allez aux p'tites vues » C'était aller au cinéma.

«Je m'en vais drette- là» Je m'en vais directement.

«Il fait frette » Quand le thermomètre atteint les moins trente,on dit :

Ça c'est du frette 

«Il est ben magané»  il est abimé pour un objet ou fatigué pour une personne.

«Pantoute» Pas du tout. Je n'ai rien vu pantoute.

«le p'tit a braillé toute la nuitte»  Le petit a pleuré toute la nuit.

 

Je termine pour aujourd'hui ce texte «A la r'voyure donc »

À la prochaine !

 

Blandine Meil

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Commentaires
L
Des bruines venteuses d'Armorique<br /> <br /> Aux brumes glacées de l'Amérique,<br /> <br /> Blandine, je me disait que l'idéal<br /> <br /> Serait : fonder un bagad à Montréal.<br /> <br /> <br /> <br /> Avec mes plus chaleureuses pensées<br /> <br /> Yannig
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M
comme dis Annette: tu racontes bien ton pays. Il y a un beau rapport amour-nostalgie.<br /> <br /> Merci de nous le partager.<br /> <br /> xx
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M
Bonjour Blandine, <br /> <br /> <br /> <br /> Je trouve admirable la tenacité des Québecois qui veulent préserver l'authenticité de la langue, alors que vous êtes cernés par les anglophones ! <br /> <br /> <br /> <br /> Bouchou trouz comme le dit si bien Anette !<br /> <br /> <br /> <br /> mc
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D
Un petit coucou champenois à la Nostalgique de la Bretagne ; et cela se comprend. <br /> <br /> Votre Histoire est si bien contée que l'on a envie de vous rejoindre.<br /> <br /> A la r'voyure donc ! (se dit également en champagne)<br /> <br /> Bisous amicaux - daniel
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A
enfin je me suis remise de ma journée de sorties çà devient un peu trop pour moi <br /> <br /> tu racontes bien le Québec on sent que c'est ton pays maintenant mais on sent un<br /> <br /> petit fond de nostalgie pour ton premier Pays et c'est normal <br /> <br /> nous attendons maintenant TA vie ton adaptation c'est vrai que tu n'étais pas seule<br /> <br /> kenavo ar c'henta et beaucoup de bouchous trous <br /> <br /> Annette
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Pour que l'histoire vive
  • Au fil de ma vie j'ai accumulé des feuilles volantes de mon histoire, de mon parcours. Il s'en trouve dans des cahiers, et depuis quelques années dans les fichiers de mon ordi. je veux les partager et ainsi faire revivre l'histoire!
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