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Pour que l'histoire vive
20 septembre 2013

Halifax- Montréal 1951

 

 

 

 

IMG

 

 

quai 21 Halifax

 

Neige_Montreal

À Halifax, nous sommes descendus au quai 21, là ou débarque tous les immigrants. Nous étions en 1951....Il y eut d'autres arrivants jusqu'en 1953.

Puis ce furent par avion que les immigrants arrivèrent dans les années qui suivirent.

Le quai 21 est devenu un musée hommage à l'immigration...On y trouve les noms des derniers passagers ainsi que des expos relatives au trafic du quai  21 .

Extrait du blog du quai 21 Halifax:

 

Le Musée canadien de l’immigration

Pour beaucoup de Canadiens, le Quai 21 représente leur introduction à un nouveau pays. Ils cherchaient l’aventure, du travail et une vie meilleure pour leurs enfants. Beaucoup de nouveaux venus étaient simplement heureux de fouler la terre ferme en quittant le navire au terme d’une longue et harassante traversée. D’autres avaient le cœur brisé à la vue de leurs précieuses nourritures préparées à la maison et confisquées par les douaniers. À la fois nerveux et stimulés, peu importe ce qu’ils avaient entendu à propos du Canada, ils ne savaient pas trop ce qui les attendait. Ils savaient seulement que c’était une seconde chance qui s’offrait à eux, une occasion et, pour le meilleur et pour le pire, chacun se rappelle le moment où il a pénétré dans le hangar, réalisant que, désormais, il n’était plus en Europe.

Le monde est un endroit bien différent pour les enfants et petits-enfants des anciens du Quai 21. Aujourd’hui, le bâtiment d’origine, avec ses planchers de béton et ses hauts plafonds, se juxtapose à des expositions multimédia de haut niveau, renforçant encore la dichotomie entre le passé et le présent. Comme toute bonne histoire, celle-ci est complexe et pleine de contradictions. Un million d’âmes sont passées par le Quai 21 et même si nous ne connaissons pas tous leurs noms et leur histoire, ils ont tous laissé leurs empreintes. Celles-ci ont été absorbées par les murs et les planchers qui aujourd’hui résonnent des pas de leurs descendants...

Une de mes filles en voyage en Nouvelle Écosse avec ses enfants  s'est trouvée par un heureux hasard à visiter le musée. Ils en sont revenus très émus d'avoir fouler la terre où nous avons poser le pied pour la première fois  dans leur pays.

Enfin Montréal,

Quelle heure est-il? je ne sais . Sur le bateau, nous reculions l'heure de temps en temps, comme affichée sur l'horloge d'un des salons...

Gare centrale de Montréal, le train donne un dernier coup de sifflet puis,un soupir de dernière minute... Silence, ouverture des portes. Sommes- nous attendus? Enfin! des figures connues. Les Leclerc, d'Audierne sont là venus  nous accueillir. Quelle chance quand même !

Ils nous ont réservé un logement tout neuf... ce qu'on appelle ici un 3 et demi! Pour les premières nuits  nous logerons chez eux à quelques rues.  Le temps de la course aux meubles. Dans une grande ville comme Montréal toutes sortes de possibilités s'ouvrent à nous.  Il y a des magasins  qui vendent des meubles de seconde main! Première stupeur ! nous étions habitués aux meubles bretons qui étaient dans les maisons depuis des générations ... les gens naissaient et mouraient mais les meubles restaient là, témoins des vies passées et toujours aussi beaux, la patine des ans les ayant embellis jusqu'à leur donner une âme!

Sofa, fauteuil, table et 4 chaises, lits et commodes, une cuisinière à charbon que nous changerons assez vite pour une électrique. Une glacière qui ne dura que quelques mois, fut aussi remplacée par un réfrigérateur. ET! Oh! bonheur suprême l'appareil électrique qui me stupéfia fut  une machine à laver et à essorer le linge... Un luxe!

OH maman comme j'ai pensé à vous et à vos mains rougies! à vos genoux «arthriteux» ayant top longtemps trempés dans l'eau du Steir ou du lavoir votre vie durant, agenouillée sur une pierre à laver le linge de toute la famille et même à l'occasion le linge de la voisine malade!!!  Il faut avoir connu les deux modes de vie pour bien comprendre la différence et surtout ne pas se plaindre !

Un autre luxe suprême , une superbe salle de bain avec baignoire, lavabo et UN TRÔNE  en porcelaine blanche. Plus de catherinette à vider le matin!!!!

Ce fut avec plaisir que nous découvrîmes le contenu de nos malles. C'est comme si nous découvrions une partie de notre vie passée. Mais combien de morceaux de vaisselles avons -nous dû jeter parce que  sortis en miettes. Les éboueurs ont dû penser qu'il y avait eu une scène de ménage quelque part. Nous avons sauvé l'essentiel et même quelques trésors chers à nos cœurs. Nos vases de Quimper et une vieille sainte Anne qui n'oublie jamais ses bretons, peu lui importe le port du monde où ils accostent !!!

Nous sommes là depuis deux semaines quand Noël arrive. Le cœur un peu gros mais chacun cachant sa peine intérieure.  Pour les deux filles nous avons fait un semblant de décorations. Quelques branches de sapin que la voisine avait enlevé de son gros arbre!  Dans nos bagages nous avons récupérés  quelques personnages de la crèche! Cela suffit à donner un petit air de gaieté dans la maison.   Durant cette nuit de Noël 1951, premier Noël en terre canadienne il avait neigé toute la nuit. Jetant un regard par la fenêtre je dis à Pierre: regarde comme la nuit est claire! il me semble que tout est plus silencieux que d'habitude? Une fois les filles couchées,  nous sommes restés longtemps à regarder les gros flocons de neige tomber sur la ville.

Le lendemain croisant la voisine, elle nous dit:

Avez-vous «vu» la grosse tempête de cette nuit?

Une tempête? non, nous n'avons rien «entendu»!

Mais regardez l'épaisseur de neige dit-elle  il y a en au moins 10 pouces (25 cm)!

Ha! bon, c'est ça une tempête au Québec?

Le mot «tempête» ne résonne pas ici de la même façon qu'au Cap Sizun!

Et nous fîmes comme les québécois, nous primes une pelle, pour tasser la neige  du seuil de porte jusqu'au trottoir de la ville. La charrue, elle, tracera un chemin au milieu de la chaussée en écartant la neige sur le côté. C'était un grand soc de charrue installé en avant d'un camion. Pour les trottoirs, un soc en bois tiré par un cheval aplatissait la neige.

 C'était en 1951! Nous sommes encore loin des puissantes souffleuses et des chenillettes de 2013 !

Blandine Meil  

 

 

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Commentaires
M
J'ai senti la neige , la veillée de noel à travers tes mots , je suis trop sensible comme dis mon grand , j'ai eu les larmes aux yeux ! <br /> <br /> Merci merci de ces beaux textes <br /> <br /> Bises
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D
Une petite vie pas facile. Et la lessive avant la machine : la corvée !<br /> <br /> La machine a laver c'est bien mais au lavoir au moins il y avait les cancans<br /> <br /> Bonjour dominical de Champagne - daniel
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A
Passionnante votre vie au Québec...Blandine...et si dure aussi;... mais une bretonne ne baisse pas les bras bien sur (sourire).<br /> <br /> J'en suis une de Vannes, et l'entêtement dans bien des cas est une qualité.<br /> <br /> Le lavoir , et le manque de confort etc me fait penser à ma maman que je viens de perdre à l'âge de 103 ans. Ce qui fait dire que "lutter" aide à survivre et à progresser ...n'est ce pas !!!<br /> <br /> bonne continuation et je continue à vous lire...évidemment.
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M
Encore une digression : quelle démarche écologique avant l'heure : se servir de la chaleur résiduelle du four pour cuire d'autres aliments. Nos politiques feraient mieux d'y réfléchir au lieu de nous pondre des taxes en tous genres. <br /> <br /> <br /> <br /> mc
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M
Voui, voilà la différence, le four du boulanger. Ici aussi cette pratique s'est perdue, dommage ! ce riz avait un goût inimitable ! crèmeux, onctueux, d'en parler j'en ai l'eau à la bouche. Heureusement, quelques associations retapent de vieux fous à pain et organisent à l'occasion la cuisson de pains, et de riz que l'on s'arrache !<br /> <br /> <br /> <br /> mc
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  • Au fil de ma vie j'ai accumulé des feuilles volantes de mon histoire, de mon parcours. Il s'en trouve dans des cahiers, et depuis quelques années dans les fichiers de mon ordi. je veux les partager et ainsi faire revivre l'histoire!
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